EtDieu crĂ©a les SĂ©nĂ©galaises. Je ne sais pas avec quelle argile le CrĂ©ateur* a formĂ© les femmes du pays de la tĂ©ranga mais je vous assure qu’il faut ĂȘtre aveugle, sourd, muet et insensible pour ne pas remarquer que les dames de ce cher SĂ©nĂ©gal ont une nature particuliĂšre. Sur ce coup, Dieu a eu une main de maĂźtre.

Tekstovi Kore, Alonz', yeah MamĂ© Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya on arrive T'es pas prĂȘt, tu connais pas l'dĂ©lire À la citĂ© tout part Ă  la dĂ©rive Tu ressens la sĂšre-mi sur la tĂȘte Ă  Karim Changement de dĂ©cor, on se casse Ă  l'aĂ©roport Vas-y prends seulement ton passeport On va fuck, on va fuck, on va fuck À peine arrivĂ© je veux plus rentrer Ă  la maison J'parle français, anglais ou thaĂŻlandais c'est avec l'accent Tout est contrefaçon, on s'en bats les couilles 'toute façon Loin de tous mes ennemis Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Ouais ouais ouais on connaĂźt T'as ken un ladyboy on t'a cramĂ© Le dancefloor est rempli de BelvĂ©s Si t'es jaloux c'est peut-ĂȘtre que tu me remets BĂ©bĂ© j'suis le meilleur Tu trouveras pas mieux ailleurs Si tu me mets de mauvais humeur Je te plaque, je te plaque, je te plaque C'est le paradis des cailles-ra, 12 heures d'avion Rien Ă  foutre j'ai les poches pleines de bahts Je dĂ©pense, j'suis le patron On se donne en spectacle T-max noir mĂąte, pas d'plaque On s'dĂ©foule au centre de tirs Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya! AurĂ©lien Mazin, Djamel Fezari, Kassimou Djae, Quentin Lepoutre SONY ATV MUSIC PUBLISHING FRANCE, Sony/ATV Music Publishing LLC

ÉcoutezJamais Deux Sans Toi de Trois CafĂ©s Gourmands, 2,896 Shazams, disponible sur les listes de lecture Apple Music French Hits: 2018 et ’10s French Pop Essentials.
Discours pour un pot dĂ©part Ă  la retraite avec un parodie de chanson cĂ©lĂšbre. Un collĂšgue de votre entreprise part Ă  la retraire ou une collĂšgue de travail fĂȘte son pot de dĂ©part Ă  la retraite ? Une idĂ©e de discours original pour lui souhaiter une bonne retraite ? Chanter lui une belle chanson pour lui dire au revoir et lui souhaiter une bonne vie de retraitĂ© vie de retraitĂ©e
 Message bonne retraite humour – Image dĂ©part retraite drĂŽlePour dire adieu Ă  votre collĂšgue, nous vous proposons ces modĂšles de texte et de discours pour souhaiter une bonne pour un pot dĂ©part Ă  la retraite en chansonCe texte poĂ©tique est une adaptation de la cĂ©lĂšbre chanson intitulĂ©e La Montagne » chantĂ©e par le grand chanteur Français Jean Ferrat Ă  qui nous rendons hommage par la mĂȘme
Chant d’adieux Ă  un retraitĂ© ou une retraitĂ©eA une jeune retraitĂ©e A une jeune retraitĂ© Çà y est fait, tu pars Ă  la retraite Le boulot c’est fini, la belle vie commence Tu as terminĂ© ta carriĂšre
 Quelle chance !Depuis longtemps tu en rĂȘvais De cette belle vie de retraitĂ© Le travail, ce n’était plus original L’entreprise et les cadences infernales Commençaient Ă  te prendre la tĂȘte Le stress et les tensions qui guettentCher collĂšgue, Ă  l’heure de ton pot de dĂ©part Ă  la retraite Cette belle chanson te dit que du bonheur tu as la recettePourtant que les journĂ©es de travail Ă©taient belles Comment peut-on s’imaginer Que notre collĂšgue se fasse un jour la belle Tu vas tellement nous manquerAvec leurs mains, avec leurs tĂȘtes Tous tes collĂšgues qui t’ont aimĂ© Un bout de chemin avec toi ont effectuĂ© AprĂšs ton dĂ©part, vont tellement te regretterChĂšre collĂšgue, sache que nous te portons en nos cƓurs Tu Ă©tais pour nous un repĂšre quotidien, une belle douceur 30 annĂ©es de service dans la joie et la bonne humeur Solidaire dans l’épreuve, la gĂ©nĂ©rositĂ© habite ton cƓur 30 ans passĂ©s ensemble, Ă  travailler et Ă  se motiver Une vie professionnelle de travail avec ses hauts et ses bas Nous sommes fiers de toi, tu n’as jamais baissĂ© les brasPourtant que les journĂ©es de travail Ă©taient belles Comment peut-on s’imaginer Que notre collĂšgue se fasse un jour la belle Nous allons te regretterAlors bon vent, vas rejoindre ta famille, tes proches Tes enfants, ton mari, de l’amour plein les poches Cher collĂšgue, commencent pour toi les vraies vacances Ton temps tu devras occuper et cultiver l’espĂ©ranceTu Ă©tais une vraie professionnelle plein de volontĂ© Tu restes pour nous un bel exemple pour espĂ©rer De quoi attendre sans s’en faire Que l’heure de la retraite sonneIl faut savoir ce que l’on aime De toi, notre ami nous sommes si fiers Allez ! Que ta retraite soit belleBonne retraite et bonne chance Bon vent Ă  toutes tes espĂ©rances Et que pour toi la vie soit belle. Bon continuation Ă  notre collĂšgue merveilleux!Discours d’adieux sur l’air de la Chanson de Jean FERRAT intituléé La montagne ».Envoyer un message court bonne retraite Ă  un collĂšgue de travail. Anniversaire d’un collĂšgue retraitĂ© texte anniversaire 60 ans original Souhaiter un bon rĂ©tablissement Ă  un collĂšgue pour dire au revoir Ă  une retraitĂ©e ou un retraitĂ© par un chantIdĂ©e de texte pour le dĂ©part Ă  la retraite d’une collĂšgue ou d’un collĂšgue en chanson de dĂ©part. Texte idĂ©al comme message de dĂ©part Ă  la retraite d’un travailleur social, une assistante sociale, un Ă©ducateur spĂ©cialisĂ© ou un fonctionnaire. Voir Ă©galement des idĂ©es de textes pour inviter Ă  un pot de dĂ©part en retraite A chanter sur l’air de A bicyclette » chant de Yves tu pars Ă  la retraiteElle est arrivĂ©e de son pays En tant qu’Agent de terrain. Toute guillerette AprĂšs avoir quittĂ© ses amis Chez nous elle a atterri Trouver de nouveaux collĂšgues si gentils. Et c’était dans ses missions Elle s’est forgĂ©e une passion TrĂšs satisfaite satisfait si un homme De son nouveau poste de travail Elle sur gĂ©rer le gouvernail Et dĂ©velopper son engouement En collĂšgue parfaite collĂšgue parfaitFaut dire qu’elle y mettait du cƓur Travailler chaque jour avec ardeur. Sans pirouette De projet et projet rĂ©ussi Sa compĂ©tence Ă©tait inouĂŻe. Une collĂšgue si gentille un collĂšgue si gentil Et vraiment Ă©quipe elle savait motiver Belles actions et motivation A chacun une attention. Sans jamais baisser les bras Elle a dĂ» batailler parfois Une collĂšgue pleine de joie Et super s’en va aujourd’hui Ă  la retraite On lui rend hommage, on fait la fĂȘte. Tous les chemins mĂšnent Ă  l’homme Et ne sont jamais monotone.. Quand on on s’efforce d’ĂȘtre gentil et d’ĂȘtre ainsi aprĂšs 25 ans Elle s’en va portĂ©e par d’autres vents. On la sent prĂȘte prĂȘt De s’occuper bien autrement mettre les voiles doucement Et s’en aller sur le chemin De la retraite 
Bonne retraite Ă  toi chĂšre collĂšgue qui va nous manquer! De la part de tous tes collĂšgues qui ne t’oublieront jamais
Souhaiter une bonne continuation Ă  un collĂšgue avec un message original. Trouver un modĂšle de texte pour dĂ©part collĂšgue vers un autre poste ou qui part Ă  la retraite. Exemples de Textes carte retraite originaux

Demain dĂšs l'aube, Ă  l'heure oĂč blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forĂȘt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Paroles de On met les voiles Bande originale du film "Pattaya" par AlonzoKore, Alonzâ€Č, yeah MamĂ© Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier câ€Čest la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya on arrive T'es pas prĂȘt, tu connais pas lâ€ČdĂ©lire À la citĂ© tout part Ă  la dĂ©rive Tu ressens la sĂšre-mi sur la tĂȘte Ă  Karim Changement de dĂ©cor, on se casse Ă  l'aĂ©roport Vas-y prends seulement ton passeport On va fuck, on va fuck, on va fuck À peine arrivĂ© je veux plus rentrer Ă  la maison Jâ€Čparle français, anglais ou thaĂŻlandais c'est avec l'accent Tout est contrefaçon, on sâ€Čen bats les couilles â€Čtoute façon Loin de tous mes ennemis Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Ouais ouais ouais on connaĂźt Tâ€Čas ken un ladyboy on tâ€Ča cramĂ© Le dancefloor est rempli de BelvĂ©s Si t'es jaloux câ€Čest peut-ĂȘtre que tu me remets BĂ©bĂ© j'suis le meilleur Tu trouveras pas mieux ailleurs Si tu me mets de mauvais humeur Je te plaque, je te plaque, je te plaque Câ€Čest le paradis des cailles-ra, tout XXX Rien Ă  foutre j'ai les poches pleines de bahts Je dĂ©pense, jâ€Čsuis le patron On se donne en spectacle T'es ma sport, ma XXX black On s'dĂ©foule au centre de tirs Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier câ€Čest la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya!Writers AurĂ©lien Mazin, Dj Kore, Quentin Lepoutre, Kassimou Djae alonzo ouspartons aujourd’hui, toutes voiles dehors, Ă  la dĂ©couverte de l’art des troubadours galaĂŻco-portugais de l’Espagne et du Portugal du moyen-Ăąge central. Ce sera l’occasion d’approcher une nouvelle chanson de Martin Codax, prise dans le rĂ©pertoire des Cantigas de amigo. Comme dans la plupart des poĂ©sies . du genre, le poĂšte met ici ses ACTE TROISIÈME ScĂšne I BARTHOLO, seul et dĂ©solĂ©. Quelle humeur ! quelle humeur ! Elle paraissait apaisĂ©e
 LĂ , qu’on me dise qui diable lui a fourrĂ© dans la tĂȘte de ne plus vouloir prendre leçon de don Basile ? Elle sait qu’il se mĂȘle de mon mariage
 On heurte Ă  la porte. Faites tout au monde pour plaire aux femmes ; si vous omettez un seul petit point
 je dis un seul
 On heurte une seconde fois. Voyons qui c’est. ScĂšne II BARTHOLO, LE COMTE, en bachelier. Le Comte. Que la paix et la joie habitent toujours cĂ©ans ! Bartholo, brusquement. Jamais souhait ne vint plus Ă  propos. Que voulez-vous ? Le Comte. Monsieur, je suis Alonzo, bachelier, licencié  Bartholo. Je n’ai pas besoin de prĂ©cepteur. Le Comte. 
 ÉlĂšve de don Basile, organiste du grand couvent, qui a l’honneur de montrer la musique Ă  madame votre
 Bartholo. Basile ! organiste ! qui a l’honneur !
 je le sais ! au fait. Le Comte. À part. Quel homme ! Haut. Un mal subit qui le force Ă  garder le lit
 Bartholo. Garder le lit ! Basile ! Il a bien fait d’envoyer je vais le voir Ă  l’instant. Le Comte. À part. Oh ! diable ! Haut. Quand je dis le lit, monsieur, c’est
 la chambre que j’entends. Bartholo. Ne fĂ»t-il qu’incommodĂ© ! Marchez devant, je vous suis. Le Comte, embarrassĂ©. Monsieur, j’étais chargé  Personne ne peut-il nous entendre ? Bartholo. À part. C’est quelque fripon. Haut. Eh ! non, monsieur le mystĂ©rieux ! parlez sans vous troubler, si vous pouvez. Le Comte. À part. Maudit vieillard ! Haut. Don Basile m’avait chargĂ© de vous apprendre
 Bartholo. Parlez haut, je suis sourd d’une oreille. Le Comte, Ă©levant la voix. Ah ! volontiers
 que le comte Almaviva, qui restait Ă  la grande place
 Bartholo, effrayĂ©. Parlez bas, parlez bas ! Le Comte, plus haut. 
 En est dĂ©logĂ© ce matin. Comme c’est par moi qu’il a su que le comte Almaviva
 Bartholo. Bas parlez bas, je vous prie. Le Comte, du mĂȘme ton. 
 Était en cette ville, et que j’ai dĂ©couvert que la signora Rosine lui a Ă©crit
 Bartholo. Lui a Ă©crit ? Mon cher ami, parlez plus bas, je vous en conjure ! Tenez, asseyons-nous, et jasons d’amitiĂ©. Vous avez dĂ©couvert, dites-vous, que Rosine
 Le Comte, fiĂšrement. AssurĂ©ment. Basile, inquiet pour vous de cette correspondance, m’avait priĂ© de vous montrer sa lettre ; mais la maniĂšre dont vous prenez les choses
 Bartholo. Eh ! mon Dieu ! je les prends bien. Mais ne vous est-il donc pas possible de parler plus bas ? Le Comte. Vous ĂȘtes sourd d’une oreille, avez-vous dit. Bartholo. Pardon, pardon, seigneur Alonzo, si vous m’avez trouvĂ© mĂ©fiant et dur ; mais je suis tellement entourĂ© d’intrigants, de piĂ©ges
 et puis votre tournure, votre Ăąge, votre air
 Pardon, pardon. Eh bien ! vous avez la lettre ? Le Comte. À la bonne heure sur ce ton, monsieur. Mais je crains qu’on ne soit aux Ă©coutes. Bartholo. Eh ! qui voulez-vous ? tous mes valets sur les dents ! Rosine enfermĂ©e de fureur ! Le diable est entrĂ© chez moi. Je vais m’assurer
 Il va ouvrir doucement la porte de Rosine. Le Comte, Ă  part. Je me suis enferrĂ© de dĂ©pit. Garder la lettre Ă  prĂ©sent ! il faudra m’enfuir autant vaudrait n’ĂȘtre pas venu
 La lui montrer !
 Si je puis en prĂ©venir Rosine, la montrer est un coup de maĂźtre. Bartholo revient sur la pointe du pied. Elle est assise auprĂšs de sa fenĂȘtre, le dos tournĂ© Ă  la porte, occupĂ©e Ă  relire une lettre de son cousin l’officier, que j’avais dĂ©cachetĂ©e
 Voyons donc la sienne. Le Comte lui remet la lettre de Rosine. La voici. À part. C’est ma lettre qu’elle relit. Bartholo lit. Depuis que vous m’avez appris votre nom et votre Ă©tat. » Ah ! la perfide ! c’est bien lĂ  sa main. Le Comte, effrayĂ©. Parlez donc bas Ă  votre tour. Bartholo. Quelle obligation, mon cher ! Le Comte. Quand tout sera fini, si vous croyez m’en devoir, vous serez le maĂźtre. D’aprĂšs un travail que fait actuellement don Basile avec un homme de loi
 Bartholo. Avec un homme de loi ! pour mon mariage ? Le Comte. Vous aurais-je arrĂȘtĂ© sans cela ? Il m’a chargĂ© de vous dire que tout peut ĂȘtre prĂȘt pour demain. Alors, si elle rĂ©siste
 Bartholo. Elle rĂ©sistera. Le Comte veut reprendre la lettre, Bartholo la serre. VoilĂ  l’instant oĂč je puis vous servir nous lui montrerons sa lettre ; et s’il le faut plus mystĂ©rieusement, j’irai jusqu’à lui dire que je la tiens d’une femme Ă  qui le comte l’a sacrifiĂ©e. Vous sentez que le trouble, la honte, le dĂ©pit, peuvent la porter sur-le-champ
 Bartholo, riant. De la calomnie ! Mon cher ami, je vois bien maintenant que vous venez de la part de Basile ! Mais pour que ceci n’eĂ»t pas l’air concertĂ©, ne serait-il pas bon qu’elle vous connĂ»t d’avance ? Le Comte rĂ©prime un grand mouvement de joie. C’était assez l’avis de don Basile. Mais comment faire ? il est tard
 au peu de temps qui reste
 Bartholo. Je dirai que vous venez en sa place. Ne lui donnerez-vous pas bien une leçon ? Le Comte. Il n’y a rien que je ne fasse pour vous plaire. Mais prenez garde que toutes ces histoires de maĂźtres supposĂ©s sont de vieilles finesses, des moyens de comĂ©die si elle va se douter
 Bartholo. PrĂ©sentĂ© par moi ? Quelle apparence ? Vous avez plus l’air d’un amant dĂ©guisĂ© que d’un ami officieux. Le Comte. Oui ? Vous croyez donc que mon air peut aider Ă  la tromperie ? Bartholo. Je le donne au plus fin Ă  deviner. Elle est ce soir d’une humeur horrible. Mais quand elle ne ferait que vous voir
 son clavecin est dans ce cabinet. Amusez-vous en l’attendant je vais faire l’impossible pour l’amener. Le Comte. Gardez-vous bien de lui parler de la lettre ! Bartholo. Avant l’instant dĂ©cisif ? Elle perdrait tout son effet. Il ne faut pas me dire deux fois les choses il ne faut pas me les dire deux fois. Il s’en va. ScĂšne III LE COMTE. Me voilĂ  sauvĂ©. Ouf ! que ce diable d’homme est rude Ă  manier ! Figaro le connaĂźt bien. Je me voyais mentir ; cela me donnait un air plat et gauche, et il a des yeux !
 Ma foi, sans l’inspiration subite de la lettre, il faut l’avouer, j’étais Ă©conduit comme un sot. Ô ciel ! on dispute lĂ -dedans. Si elle allait s’obstiner Ă  ne pas venir ! Écoutons
 Elle refuse de sortir de chez elle, et j’ai perdu le fruit de ma ruse. Il retourne Ă©couter. La voici ; ne nous montrons pas d’abord. Il entre dans le cabinet. ScĂšne IV LE COMTE, ROSINE, BARTHOLO. Rosine, avec une colĂšre simulĂ©e. Tout ce que vous direz est inutile, monsieur, j’ai pris mon parti ; je ne veux plus entendre parler de musique. Bartholo. Écoute donc, mon enfant ; c’est le seigneur Alonzo, l’élĂšve et l’ami de don Basile, choisi par lui pour ĂȘtre un de nos tĂ©moins. — La musique te calmera, je t’assure. Rosine. Oh ! pour cela, vous pouvez vous en dĂ©tacher si je chante ce soir !
 OĂč donc est-il ce maĂźtre que vous craignez de renvoyer ? je vais, en deux mots, lui donner son compte, et celui de Basile. Elle aperçoit son amant elle fait un cri. Ah !
 Bartholo. Qu’avez-vous ? Rosine, les deux mains sur son cƓur, avec un grand trouble. Ah ! mon Dieu ! monsieur
 Ah ! mon Dieu ! monsieur
 Bartholo. Elle se trouve encore mal ! Seigneur Alonzo ! Rosine. Non, je ne me trouve pas mal
 mais c’est qu’en me tournant
 Ah !
 Le Comte. Le pied vous a tournĂ©, madame ? Rosine. Ah ! oui, le pied m’a tournĂ©. Je me suis fait un mal horrible. Le Comte. Je m’en suis bien aperçu. Rosine, regardant le comte. Le coup m’a portĂ© au cƓur. Bartholo. Un siĂ©ge, un siĂ©ge. Et pas un fauteuil ici ! Il va le chercher. Le Comte. Ah ! Rosine ! Rosine. Quelle imprudence ! Le Comte. J’ai mille choses essentielles Ă  vous dire. Rosine. Il ne nous quittera pas. Le Comte. Figaro va venir nous aider. Bartholo apporte un fauteuil. Tiens, mignonne, assieds-toi. — Il n’y a pas d’apparence, bachelier, qu’elle prenne de leçon ce soir ; ce sera pour un autre jour. Adieu. Rosine, au comte. Non, attendez ; ma douleur est un peu apaisĂ©e. À Bartholo. Je sens que j’ai eu tort avec vous, monsieur je veux vous imiter, en rĂ©parant sur-le-champ
 Bartholo. Oh ! le bon petit naturel de femme ! Mais aprĂšs une pareille Ă©motion, mon enfant, je ne souffrirai pas que tu fasses le moindre effort. Adieu, adieu, bachelier. Rosine, au comte. Un moment, de grĂące ! À Bartholo. Je croirai, monsieur, que vous n’aimez pas Ă  m’obliger, si vous m’empĂȘchez de vous prouver mes regrets en prenant ma leçon. Le Comte, Ă  part, Ă  Bartholo. Ne la contrariez pas, si vous m’en croyez. Bartholo. VoilĂ  qui est fini, mon amoureuse. Je suis si loin de chercher Ă  te dĂ©plaire, que je veux rester lĂ  tout le temps que tu vas Ă©tudier. Rosine. Non, monsieur ; je sais que la musique n’a nul attrait pour vous. Bartholo. Je t’assure que ce soir elle m’enchantera. Rosine, au comte, Ă  part. Je suis au supplice. Le Comte, prenant un papier de musique sur le pupitre. Est-ce lĂ  ce que vous voulez chanter, madame ? Rosine. Oui, c’est un morceau trĂšs agrĂ©able de la PrĂ©caution inutile. Bartholo. Toujours la PrĂ©caution inutile ? Le Comte. C’est ce qu’il y a de plus nouveau aujourd’hui. C’est une image du printemps, d’un genre assez vif. Si madame veut l’essayer
 Rosine, regardant le comte. Avec grand plaisir un tableau du printemps me ravit ; c’est la jeunesse de la nature. Au sortir de l’hiver, il semble que le cƓur acquiĂšre un plus haut degrĂ© de sensibilitĂ© comme un esclave enfermĂ© depuis longtemps goĂ»te, avec plus de plaisir, le charme de la libertĂ© qui vient de lui ĂȘtre offerte. Bartholo, bas au comte. Toujours des idĂ©es romanesques en tĂȘte. Le Comte, bas. En sentez-vous l’application ? Bartholo. Parbleu ! Il va s’asseoir dans le fauteuil qu’a occupĂ© Rosine. Rosine, chante[1]. Quand dans la plaine L’amour ramĂšne Le printemps, Si chĂ©ri des amants Tout reprend l’ĂȘtre, Son feu pĂ©nĂštre Dans les fleurs Et dans les jeunes cƓurs. On voit les troupeaux Sortir des hameaux ; Dans tous les coteaux, Les cris des agneaux Retentissent ; Ils bondissent ; Tout fermente, Tout augmente ; Les brebis paissent Les fleurs qui naissent ; Les chiens fidĂšles Veillent sur elles ; Mais Lindor, enflammĂ©, Ne songe guĂšre Qu’au bonheur d’ĂȘtre aimĂ© De sa bergĂšre. MĂȘme air Loin de sa mĂšre, Cette bergĂšre Va chantant OĂč son amant l’attend. Par cette ruse, L’amour l’abuse ; Mais chanter Sauve-t-il du danger ? Les doux chalumeaux, Les chants des oiseaux, Ses charmes naissants, Ses quinze ou seize ans, Tout l’excite, Tout l’agite ; La pauvrette S’inquiĂšte ; De sa retraite, Lindor la guette ; Elle s’avance, Lindor s’élance, Il vient de l’embrasser Elle, bien aise, Feint de se courroucer, Pour qu’on l’apaise. Petite reprise. Les soupirs, Les soins, les promesses, Les vives tendresses, Les plaisirs, Le fin badinage, Sont mis en usage ; Et bientĂŽt la bergĂšre Ne sent plus de colĂšre. Si quelque jaloux Trouble un bien si doux, Nos amants d’accord Ont un soin extrĂȘme
 
 De voiler leur transport ; Mais quand on s’aime, La gĂȘne ajoute encor Au plaisir mĂȘme. En l’écoutant, Bartholo s’est assoupi. Le comte, pendant la petite reprise, se hasarde Ă  prendre une main, qu’il couvre de baisers. L’émotion ralentit le chant de Rosine, l’affaiblit, et finit mĂȘme par lui couper la voix au milieu de la cadence, au mot extrĂȘme. L’orchestre suit les mouvements de la chanteuse, affaiblit son jeu, et se tait avec elle. L’absence du bruit, qui avait endormi Bartholo, le rĂ©veille. Le comte se relĂšve, Rosine et l’orchestre reprennent subitement la suite de l’air. Si la petite reprise se rĂ©pĂšte, le mĂȘme jeu recommence. Le Comte. En vĂ©ritĂ©, c’est un morceau charmant, et madame l’exĂ©cute avec une intelligence
 Rosine. Vous me flattez, seigneur ; la gloire est tout entiĂšre au maĂźtre. Bartholo, bĂąillant. Moi, je crois que j’ai un peu dormi pendant le morceau charmant. J’ai mes malades. Je vas, je viens, je toupille ; et sitĂŽt que je m’assieds, mes pauvres jambes ! Il se lĂšve et pousse le fauteuil. Rosine, bas, au comte. Figaro ne vient pas ! Le Comte. Filons le temps. Bartholo. Mais, bachelier, je l’ai dĂ©jĂ  dit Ă  ce vieux Basile est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de lui faire Ă©tudier des choses plus gaies que toutes ces grandes aria, qui vont en haut, en bas, en roulant, hi, ho, a, a, a, a, et qui me semblent autant d’enterrements ? LĂ , de ces petits airs qu’on chantait dans ma jeunesse, et que chacun retenait facilement ? J’en savais autrefois
 Par exemple
 Pendant la ritournelle, il cherche en se grattant la tĂȘte, et chante en faisant claquer ses pouces, et dansant des genoux comme les vieillards. Veux-tu, ma Rosinette, Faire emplette Du roi des maris ?
 Au comte, en riant. Il y a Fanchonnette dans la chanson ; mais j’y ai substituĂ© Rosinette pour la lui rendre plus agrĂ©able et la faire cadrer aux circonstances. Ah ! ah ! ah ! ah ! Fort bien ! pas vrai ? Le Comte, riant. Ah ! ah ! ah ! Oui, tout au mieux. ScĂšne V FIGARO, dans le fond ; ROSINE, BARTHOLO, LE COMTE. Bartholo, chante. Veux-tu, ma Rosinette, Faire emplette Du roi des maris ? Je ne suis point Tircis ; Mais la nuit, dans l’ombre, Je vaux encor mon prix ; Et quand il fait sombre, Les plus beaux chats sont gris. Il rĂ©pĂšte la reprise en dansant. Figaro, derriĂšre lui, imite ses mouvements. Je ne suis point Tircis. Apercevant Figaro. Ah ! entrez, monsieur le barbier ; avancez vous ĂȘtes charmant ! Figaro salue. Monsieur, il est vrai que ma mĂšre me l’a dit autrefois ; mais je suis un peu dĂ©formĂ© depuis ce temps-lĂ . À part, au comte. Bravo ! monseigneur. Pendant toute cette scĂšne, le comte fait ce qu’il peut pour parler Ă  Rosine ; mais l’Ɠil inquiet et vigilant du tuteur l’en empĂȘche toujours, ce qui forme un jeu muet de tous les acteurs Ă©trangers au dĂ©bat du docteur et de Figaro. Bartholo. Venez-vous purger encore, saigner, droguer, mettre sur le grabat toute ma maison ? Figaro. Monsieur, il n’est pas tous les jours fĂȘte ; mais, sans compter les soins quotidiens, monsieur a pu voir que, lorsqu’ils en ont besoin, mon zĂšle n’attend pas qu’on lui commande
 Bartholo. Votre zĂšle n’attend pas ! Que direz-vous, monsieur le zĂ©lĂ©, Ă  ce malheureux qui bĂąille et dort tout Ă©veillĂ© ? et Ă  l’autre qui, depuis trois heures, Ă©ternue Ă  se faire sauter le crĂąne et jaillir la cervelle ! que leur direz-vous ? Figaro. Ce que je leur dirai ? Bartholo. Oui ! Figaro. Je leur dirai
 Eh ! parbleu, je dirai Ă  celui qui Ă©ternue, Dieu vous bĂ©nisse ; et Va te coucher Ă  celui qui bĂąille. Ce n’est pas cela, monsieur, qui grossira le mĂ©moire. Bartholo. Vraiment non ; mais c’est la saignĂ©e et les mĂ©dicaments qui le grossiraient, si je voulais y entendre. Est-ce par zĂšle aussi que vous avez empaquetĂ© les yeux de ma mule ? et votre cataplasme lui rendra-t-il la vue ? Figaro. S’il ne lui rend pas la vue, ce n’est pas cela non plus qui l’empĂȘchera d’y voir. Bartholo. Que je le trouve sur le mĂ©moire !
 On n’est pas de cette extravagance-lĂ . Figaro. Ma foi ! monsieur, les hommes n’ayant guĂšre Ă  choisir qu’entre la sottise et la folie, oĂč je ne vois pas de profit, je veux au moins du plaisir ; et vive la joie ! Qui sait si le monde durera encore trois semaines ? Bartholo. Vous feriez bien mieux, monsieur le raisonneur, de me payer mes cent Ă©cus et les intĂ©rĂȘts sans lanterner je vous en avertis. Figaro. Doutez-vous de ma probitĂ©, monsieur ? Vos cent Ă©cus ! j’aimerais mieux vous les devoir toute ma vie que de les nier un seul instant. Bartholo. Et dites-moi un peu comment la petite Figaro a trouvĂ© les bonbons que vous lui avez portĂ©s ? Figaro. Quels bonbons ? que voulez-vous dire ? Bartholo. Oui, ces bonbons, dans ce cornet fait avec cette feuille de papier Ă  lettre, ce matin. Figaro. Diable emporte si
 Rosine, l’interrompant. Avez-vous eu soin au moins de les lui donner de ma part, monsieur Figaro ? Je vous l’avais recommandĂ©. Figaro. Ah, ah ! les bonbons de ce matin ? Que je suis bĂȘte, moi ! j’avais perdu tout cela de vue
 Oh ! excellents, madame ! admirables ! Bartholo. Excellents ! admirables ! Oui, sans doute, monsieur le barbier, revenez sur vos pas ! Vous faites lĂ  un joli mĂ©tier, monsieur ! Figaro. Qu’est-ce qu’il a donc, monsieur ? Bartholo. Et qui vous fera une belle rĂ©putation, monsieur ! Figaro. Je la soutiendrai, monsieur. Bartholo. Dites que vous la supporterez, monsieur. Figaro. Comme il vous plaira, monsieur. Bartholo. Vous le prenez bien haut, monsieur ! Sachez que quand je dispute avec un fat, je ne lui cĂšde jamais. Figaro lui tourne le dos. Nous diffĂ©rons en cela, monsieur ; moi, je lui cĂšde toujours. Bartholo. Hein ? qu’est-ce qu’il dit donc, bachelier ? Figaro. C’est que vous croyez avoir affaire Ă  quelque barbier de village, et qui ne sait manier que le rasoir ? Apprenez, monsieur, que j’ai travaillĂ© de la plume Ă  Madrid, et que, sans les envieux
 Bartholo. Eh ! que n’y restiez-vous, sans venir ici changer de profession ? Figaro. On fait comme on peut mettez-vous Ă  ma place. Bartholo. Me mettre Ă  votre place ! Ah ! parbleu, je dirais de belles sottises ! Figaro. Monsieur, vous ne commencez pas trop mal ; je m’en rapporte Ă  votre confrĂšre qui est lĂ  rĂȘvassant
 Le Comte, revenant Ă  lui. Je
 je ne suis pas le confrĂšre de monsieur. Figaro. Non ? Vous voyant ici Ă  consulter, j’ai pensĂ© que vous poursuiviez le mĂȘme objet. Bartholo, en colĂšre. Enfin, quel sujet vous amĂšne ? Y a-t-il quelque lettre Ă  remettre encore ce soir Ă  madame ? Parlez, faut-il que je me retire ? Figaro. Comme vous rudoyez le pauvre monde ! Eh ! parbleu, monsieur, je viens vous raser, voilĂ  tout n’est-ce pas aujourd’hui votre jour ? Bartholo. Vous reviendrez tantĂŽt. Figaro. Ah ! oui, revenir ! Toute la garnison prend mĂ©decine demain matin, j’en ai obtenu l’entreprise par mes protections. Jugez donc comme j’ai du temps Ă  perdre ! Monsieur passe-t-il chez lui ? Bartholo. Non, monsieur ne passe point chez lui. Eh ! mais
 qui empĂȘche qu’on ne me rase ici ? Rosine, avec dĂ©dain. Vous ĂȘtes honnĂȘte ! Et pourquoi pas dans mon appartement ? Bartholo. Tu te fĂąches ? Pardon, mon enfant, tu vas achever de prendre ta leçon ; c’est pour ne pas perdre un instant le plaisir de t’entendre. Figaro, bas au comte. On ne le tirera pas d’ici. Haut. Allons, l’ÉveillĂ© ? la Jeunesse ? le bassin, de l’eau, tout ce qu’il faut Ă  monsieur ! Bartholo. Sans doute, appelez-les ! FatiguĂ©s, harassĂ©s, moulus de votre façon, n’a-t-il pas fallu les faire coucher ? Figaro. Eh bien ! j’irai tout chercher. N’est-ce pas dans votre chambre ? Bas au comte. Je vais l’attirer dehors. Bartholo dĂ©tache son trousseau de clefs, et dit par rĂ©flexion Non, non, j’y vais moi-mĂȘme. Bas au comte, en s’en allant. Ayez les yeux sur eux, je vous prie. ScĂšne VI FIGARO, LE COMTE, ROSINE. Figaro. Ah ! que nous l’avons manquĂ© belle ! il allait me donner le trousseau. La clef de la jalousie n’y est-elle pas ? Rosine. C’est la plus neuve de toutes. ScĂšne VII BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE, ROSINE. Bartholo, revenant. À part. Bon ! je ne sais ce que je fais, de laisser ici ce maudit barbier. À Figaro. Tenez. Il lui donne le trousseau. Dans mon cabinet, sous mon bureau ; mais ne touchez Ă  rien. Figaro. La peste ! il y ferait bon, mĂ©fiant comme vous ĂȘtes ! À part, en s’en allant. Voyez comme le ciel protĂšge l’innocence ! ScĂšne VIII BARTHOLO, LE COMTE, ROSINE. Bartholo, bas au comte. C’est le drĂŽle qui a portĂ© la lettre au comte. Le Comte, bas. Il m’a l’air d’un fripon. Bartholo. Il ne m’attrapera plus. Le Comte. Je crois qu’à cet Ă©gard le plus fort est fait. Bartholo. Tout considĂ©rĂ©, j’ai pensĂ© qu’il Ă©tait plus prudent de l’envoyer dans ma chambre que de le laisser avec elle. Le Comte. ils n’auraient pas dit un mot que je n’eusse Ă©tĂ© en tiers. Rosine. Il est bien poli, messieurs, de parler bas sans cesse. Et ma leçon ? Ici l’on entend un bruit, comme de la vaisselle renversĂ©e. Bartholo, criant. Qu’est-ce que j’entends donc ? Le cruel barbier aura tout laissĂ© tomber dans l’escalier, et les plus belles piĂšces de mon nĂ©cessaire !
 Il court dehors. ScĂšne IX LE COMTE, ROSINE. Le Comte. Profitons du moment que l’intelligence de Figaro nous mĂ©nage. Accordez-moi, ce soir, je vous en conjure, madame, un moment d’entretien indispensable pour vous soustraire Ă  l’esclavage oĂč vous alliez tomber. Rosine. Ah ! Lindor ! Le Comte. Je puis monter Ă  votre jalousie ; et quant Ă  la lettre que j’ai reçue de vous ce matin, je me suis vu forcé  ScĂšne X ROSINE, BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE. Bartholo. Je ne m’étais pas trompĂ© ; tout est brisĂ©, fracassĂ©. Figaro. Voyez le grand malheur pour tant de train ! On ne voit goutte sur l’escalier. Il montre la clef au comte. Moi, en montant, j’ai accrochĂ© une clef
 Bartholo. On prend garde Ă  ce qu’on fait. Accrocher une clef ! L’habile homme ! Figaro. Ma foi, monsieur, cherchez-en un plus subtil. ScĂšne XI Les acteurs prĂ©cĂ©dents, don BASILE. Rosine, effrayĂ©e, Ă  part. Don Basile !
 Le Comte, Ă  part. Juste ciel ! Figaro, Ă  part. C’est le diable ! Bartholo va au-devant de lui. Ah ! Basile, mon ami, soyez le bien rĂ©tabli. Votre accident n’a donc point eu de suites ? En vĂ©ritĂ©, le seigneur Alonzo m’avait fort effrayĂ© sur votre Ă©tat ; demandez-lui, je partais pour vous aller voir, et s’il ne m’avait point retenu
 Basile, Ă©tonnĂ©. Le seigneur Alonzo ? Figaro frappe du pied. Eh quoi ! toujours des accrocs ? Deux heures pour une mĂ©chante barbe
 Chienne de pratique ! Basile, regardant tout le monde. Me ferez-vous bien le plaisir de me dire, messieurs
 ? Figaro. Vous lui parlerez quand je serai parti. Basile. Mais encore faudrait-il
 Le Comte. Il faudrait vous taire, Basile. Croyez-vous apprendre Ă  monsieur quelque chose qu’il ignore ? Je lui ai racontĂ© que vous m’aviez chargĂ© de venir donner une leçon de musique Ă  votre place. Basile, plus Ă©tonnĂ©. La leçon de musique !
 Alonzo !
 Rosine, Ă  part, Ă  Basile. Eh ! taisez-vous. Basile. Elle aussi ! Le Comte, bas Ă  Bartholo. Dites-lui donc tout bas que nous en sommes convenus. Bartholo, Ă  Basile, Ă  part. N’allez pas nous dĂ©mentir, Basile, en disant qu’il n’est pas votre Ă©lĂšve, vous gĂąteriez tout. Basile. Ah ! ah ! Bartholo, haut. En vĂ©ritĂ©, Basile, on n’a pas plus de talent que votre Ă©lĂšve. Basile, stupĂ©fait. Que mon Ă©lĂšve !
 Bas. Je venais pour vous dire que le comte est dĂ©mĂ©nagĂ©. Bartholo, bas. Je le sais, taisez-vous. Basile, bas. Qui vous l’a dit ? Bartholo, bas. Lui, apparemment ! Le Comte, bas. Moi, sans doute Ă©coutez seulement. Rosine, bas Ă  Basile. Est-il si difficile de vous taire ? Figaro, bas, Ă  Basile. Hum ! Grand escogriffe ! Il est sourd ! Basile, Ă  part. Qui diable est-ce donc qu’on trompe ici ? Tout le monde est dans le secret ! Bartholo, haut. Eh bien, Basile, votre homme de loi ?
 Figaro. Vous avez toute la soirĂ©e pour parler de l’homme de loi. Bartholo, Ă  Basile. Un mot dites-moi seulement si vous ĂȘtes content de l’homme de loi ? Basile, effarĂ©. De l’homme de loi ? Le Comte, souriant. Vous ne l’avez pas vu, l’homme de loi ? Basile, impatientĂ©. Eh ! non, je ne l’ai pas vu, l’homme de loi. Le Comte, Ă  Bartholo, Ă  part. Voulez-vous donc qu’il s’explique ici devant elle ? Renvoyez-le. Bartholo, bas au comte. Vous avez raison. À Basile. Mais quel mal vous a donc pris si subitement ? Basile, en colĂšre. Je ne vous entends pas. Le Comte lui met Ă  part une bourse dans la main. Oui, monsieur vous demande ce que vous venez faire ici, dans l’état d’indisposition oĂč vous ĂȘtes ? Figaro. Il est pĂąle comme un mort ! Basile. Ah ! je comprends
 Le Comte. Allez vous coucher, mon cher Basile vous n’ĂȘtes pas bien, et vous nous faites mourir de frayeur. Allez vous coucher. Figaro. Il a la physionomie toute renversĂ©e. Allez vous coucher. Bartholo. D’honneur, il sent la fiĂšvre d’une lieue. Allez vous coucher. Rosine. Pourquoi ĂȘtes-vous donc sorti ? On dit que cela se gagne. Allez vous coucher. Basile, au dernier Ă©tonnement. Que j’aille me coucher ! Tous les acteurs ensemble. Eh ! sans doute. Basile, les regardant tous. En effet, messieurs, je crois que je ne ferai pas mal de me retirer ; je sens que je ne suis pas ici dans mon assiette ordinaire. Bartholo. À demain, toujours, si vous ĂȘtes mieux. Le Comte. Basile, je serai chez vous de trĂšs bonne heure. Figaro. Croyez-moi, tenez-vous bien chaudement dans votre lit. Rosine. Bonsoir, monsieur Basile. Basile, Ă  part. Diable emporte si j’y comprends rien ! et, sans cette bourse
 Tous. Bonsoir, Basile, bonsoir. Basile, en s’en allant. Eh bien ! bonsoir donc, bonsoir. Ils l’accompagnent tous en riant. ScĂšne XII Les acteurs prĂ©cĂ©dents, exceptĂ© BASILE. Bartholo, d’un ton important. Cet homme-lĂ  n’est pas bien du tout. Rosine. Il a les yeux Ă©garĂ©s. Le Comte. Le grand air l’aura saisi. Figaro. Avez-vous vu comme il parlait tout seul ? Ce que c’est que de nous ! À Bartholo. Ah çà, vous dĂ©cidez-vous, cette fois ? Il lui pousse un fauteuil trĂšs loin du comte, et lui prĂ©sente le linge. Le Comte. Avant de finir, madame, je dois vous dire un mot essentiel au progrĂšs de l’art que j’ai l’honneur de vous enseigner. Il s’approche, et lui parle bas Ă  l’oreille. Bartholo, Ă  Figaro. Eh mais ! il semble que vous le fassiez exprĂšs de vous approcher, et de vous mettre devant moi pour m’empĂȘcher de voir
 Le Comte, bas Ă  Rosine. Nous avons la clef de la jalousie, et nous serons ici Ă  minuit. Figaro passe le linge au cou de Bartholo. Quoi voir ? Si c’était une leçon de danse, on vous passerait d’y regarder ; mais du chant !
 ahi, ahi ! Bartholo. Qu’est-ce que c’est ? Figaro. Je ne sais ce qui m’est entrĂ© dans l’Ɠil. Il rapproche sa tĂȘte. Bartholo. Ne frottez donc pas ! Figaro. C’est le gauche. Voudriez-vous me faire le plaisir d’y souffler un peu fort ? Bartholo prend la tĂȘte de Figaro, regarde par-dessus, le pousse violemment, et va derriĂšre les amants Ă©couter leur conversation. Le Comte, bas Ă  Rosine. Et quant Ă  votre lettre, je me suis trouvĂ© tantĂŽt dans un tel embarras pour rester ici
 Figaro, de loin, pour avertir. Hem ! hem !
 Le Comte. DĂ©solĂ© de voir encore mon dĂ©guisement inutile
 Bartholo, passant entre eux deux. Votre dĂ©guisement inutile ! Rosine, effrayĂ©e. Ah !
 Bartholo. Fort bien, madame, ne vous gĂȘnez pas. Comment ! sous mes yeux mĂȘmes, en ma prĂ©sence, on m’ose outrager de la sorte ! Le Comte. Qu’avez-vous donc, seigneur ? Bartholo. Perfide Alonzo ! Le Comte. Seigneur Bartholo, si vous avez souvent des lubies comme celle dont le hasard me rend tĂ©moin, je ne suis plus Ă©tonnĂ© de l’éloignement que mademoiselle a pour devenir votre femme. Rosine. Sa femme ! moi ! passer mes jours auprĂšs d’un vieux jaloux qui, pour tout bonheur, offre Ă  ma jeunesse un esclavage abominable ! Bartholo. Ah ! qu’est-ce que j’entends ? Rosine. Oui, je le dis tout haut je donnerai mon cƓur et ma main Ă  celui qui pourra m’arracher de cette horrible prison, oĂč ma personne et mon bien sont retenus contre toute justice. Rosine sort. ScĂšne XIII BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE. Bartholo. La colĂšre me suffoque. Le Comte. En effet, seigneur, il est difficile qu’une jeune femme
 Figaro. Oui, une jeune femme, et un grand Ăąge, voilĂ  ce qui trouble la tĂȘte d’un vieillard. Bartholo. Comment ! lorsque je les prends sur le fait ! Maudit barbier ! il me prend des envies
 Figaro. Je me retire, il est fou. Le Comte. Et moi aussi ; d’honneur, il est fou. Figaro. Il est fou, il est fou
 Ils sortent. ScĂšne XIV BARTHOLO, seul, les poursuit. Je suis fou ! InfĂąmes suborneurs ! Ă©missaires du diable, dont vous faites ici l’office, et qui puisse vous emporter tous
 Je suis fou !
 Je les ai vus comme je vois ce pupitre
 et me soutenir effrontĂ©ment !
 Ah ! il n’y a que Basile qui puisse m’expliquer ceci. Oui, envoyons-le chercher. HolĂ  ! quelqu’un
 Ah ! j’oublie que je n’ai personne
 Un voisin, le premier venu, n’importe. Il y a de quoi perdre l’esprit ! il y a de quoi perdre l’esprit ! Pendant l’entr’acte, le théùtre s’obscurcit on entend un bruit d’orage exĂ©cutĂ© par l’orchestre. ↑ Cette ariette, dans le goĂ»t espagnol, fut chantĂ©e le premier jour Ă  Paris, malgrĂ© les huĂ©es, les rumeurs et le train usitĂ©s au parterre en ces jours de crise et de combat. La timiditĂ© de l’actrice l’a depuis empĂȘchĂ©e d’oser la redire, et les jeunes rigoristes du théùtre l’ont fort louĂ©e de cette rĂ©ticence. Mais si la dignitĂ© de la ComĂ©die-Française y a gagnĂ© quelque chose, il faut convenir que le Barbier de SĂ©ville y a beaucoup perdu. C’est pourquoi, sur les théùtres oĂč quelque peu de musique ne tirera pas tant Ă  consĂ©quence, nous invitons tous directeurs Ă  la restituer, tous acteurs Ă  la chanter, tous spectateurs Ă  l’écouter, et tous critiques Ă  nous la pardonner, en faveur du genre de la piĂšce et du plaisir que leur fera le morceau.
Libérezles rameurs Inventez la voile et la vapeur ! [ Rame ] Ce midi, double ration d'épinards [ Aaaaaaah ! } Le capitaine veut faire du ski nautique derriÚre la galÚre ! [ Oooooooh ! ] Dans toutes les galÚres Nous avons ramé Ah ! Si la galÚre Nous était contée Le capitaine est trÚs méchant [ Il met des oursins sur les bancs ] Quand les
Sihem Bensedrine © Sihem Bensedrine 50 ans, porte parole du conseil pour les libertĂ©s, rĂ©dactrice en chef de radio Kalima, 3 enfantsLongtemps opposante au rĂ©gime de Ben Ali, plusieurs fois battue et emprisonnĂ©e, Sihem Bensedrine est rentrĂ©e Ă  Tunis le 14 janvier, le matin du dĂ©part de Ben Ali. MĂȘme dans mes rĂȘves les plus fous, je n’osais espĂ©rer ce qui s’est passĂ©. D’exil, je travaillais pour les gĂ©nĂ©rations Ă  venir ». SollicitĂ©e par tous aujourd’hui, elle ne mĂąche pas ses mots Le rĂ©gime de Ben Ali Ă©tait celui du crime organisĂ©, de la mafia. Il a confisquĂ© l’avenir de ce peuple ».Sera-t-elle comme on le dit beaucoup ici, candidate Ă  l’élection prĂ©sidentielle ? Pour rĂ©ussir une transition dĂ©mocratique, alors que les institutions, associations, partis, mĂ©dias sont encore, on le voit tous les jours, dominĂ©s par l’ancien rĂ©gime, il faut d’abord Ă©lire une assemblĂ©e constituante qui refonde la constitution ».Et les islamistes ? D’autres dangers nous menacent autant et sinon plus comme les membres du RCD, le parti de Ben Ali, qui veulent crĂ©er le chaos et l’insĂ©curitĂ©. Le parti Ehnnada peut ĂȘtre intĂ©grĂ© dans la dĂ©mocratie, il a le droit d’exister. Les EuropĂ©ens ont créé cet Ă©pouvantail les talibans ou la dictature. Nous vivons ce regard sur nous comme du racisme Ă  notre endroit, comme si nous n’aimions pas la libertĂ©. Alors que les droits humains appartiennent Ă  tout le monde ». Syrine © Syrine ChĂ©rif, 42 ans, directrice d’une agence de publicitĂ©, 2 enfantsCo-fondatrice de la premiĂšre agence de pub tunisienne dans les annĂ©es 80, aprĂ©s des Ă©tudes en Europe, la brillante Syrine fait montre d’une rĂ©elle confiance en l’avenir de son pays. La Tunisie est progressiste depuis 150 ans et nous avons 50 ans de rĂ©publique. Nous avons tous les ingrĂ©dients pour rĂ©ussir un nouveau modĂšle arabo musulman » BourrĂ©e d’idĂ©es, elle a imaginĂ© une Une du journal La Presse », datĂ©e de juin 2014, montrant Ă  quel point la Tunisie Ă©tait une dĂ©mocratie en pointe. L’opinion a besoin d’ĂȘtre boostĂ©e pour retrousser ses manches et s’attaquer aux questions essentielles au lieu de passer son temps Ă  manifester pour saper la rĂ©volution.». Sur la question des femmes, elle est formelle Bourguiba a dĂ©voilĂ© les femmes en 1956 et leur a donnĂ© un code du statut personnel trĂ©s avant-gardiste. C’est acquis, c’est solide. L’islamisme ne passera pas par les femmes ». Les risques d’une contre rĂ©volution ? Si aprĂšs tout ce qu’on a fait , on a encore une dictature c’est qu’on le mĂ©rite ! ». Zaineb La Lyceenne © Zaineb Effray, 17 ans, lycĂ©enneEn terminale au lycĂ©e d’El Aouina, banlieue de Tunis, Zaineb, fille d’un officier et d’une institutrice, a Ă©tĂ© l’une des meneuses de son lycĂ©e ; celle qui a appelĂ© Ă  la grĂšve via Facebook dĂšs le lundi 10 janvier et qui a continuĂ© Ă  manifester ensuite. A partir de la mort de Bouazizi, on a tous Ă©tĂ© d’accord pour se rĂ©volter ». Dans sa classe mixte, 3 filles sur 16 se sont voilĂ©es par conviction religieuse. On en discute souvent ensemble ». Consciente de vivre dans un pays oĂč les femmes sont Ă©mancipĂ©es, elle pense qu’un des droits Ă  conquĂ©rir aujourd’hui est celui de se voiler ou pas... Mais cette lycĂ©enne qui s’affiche sans problĂšmes avec son petit ami, pense que l’égalitĂ© doit ĂȘtre totale entre garçons et filles et se battrait si besoin en Ă©tait pour dĂ©fendre les acquis des femmes n’est pas opposĂ©e Ă  l’idĂ©e de se voiler. Je le ferai quand je serai convaincue 
 ». Oui mais quand ? Un jour... ». Et d’insister Ici, le foulard n’est pas un emprisonnement, c’est un choix personnel ». Mouna © Mouna Jemal Siala, 37 ans, plasticiennePhotographe, peintre, sculpteur, scĂ©nographe, Mouna a souvent mis scĂšne ses triplĂ©s ĂągĂ©s de sept ans, dans ses oeuvres. Une forme d’autocensure puisqu’on ne pouvait pas Ă©voquer de sujets dĂ©rangeants ». Enseignante aux Beaux Arts, laurĂ©ate de plusieurs grands prix, elle a souvent exposĂ© Ă  l’étranger. Pour contourner le thĂšme politique de la biennale de Berlin – les oeuvres devaient ĂȘtre envoyĂ©es dĂ©but janvier - elle a rĂ©flĂ©chi au nouveau paysage humain de son pays et s’est photographiĂ©e elle-mĂȘme, voilĂ©e ou pas. En tout, son Melting Pot» montre dix-sept reprĂ©sentations de la femme tunisienne, neuf portant voile ou foulard et huit tĂȘte nue, avec Ă  chacune une façon stricte ou moderne de l’arborer qui raconte aussi les motivations du choix. Mieux qu’un long discours sur le voile, c’est le regard percutant de l’artiste sur sa sociĂ©tĂ©.ï»ż BEJI HĂ©lĂ© © Hele Beji , intellectuelle, Ă©crivain, auteur de Islam Pride » Gallimard Son dernier essai, Islam Pride » Gallimard dont elle achevĂ© l’écriture l’étĂ© dernier, tombe pile poil aujourd’hui. Brillamment argumentĂ©, l’ouvrage pose le problĂšme de l’acceptation du voile en Tunisie par les non voilĂ©es comme elle. La question s’est posĂ©e lorsqu’à un enterrement, HelĂ© BĂ©ji a croisĂ© une cousine proche, rĂ©cemment voilĂ©e alors que dans sa famille musulmane libĂ©rale, tous ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©s dans un climat de fĂ©minisme bourguibien et avant-gardiste ».AprĂšs s’ĂȘtre Ă©rigĂ©e en farouche opposante de ce voile, contraire Ă  tous ses principes, elle s’est rendue Ă  l’évidence la façon de penser progressiste et europĂ©eenne, ne marche pas face Ă  l’ampleur du phĂ©nomĂšne. Le voile est un symptĂŽme du mal ĂȘtre du prĂ©sent » affirme-t-elle. C’est aussi l’expression d’une modernitĂ© qui est d’exposer nos choix intimes Ă  la curiositĂ© de tous ». Et d’ajouter que les Tunisiennes restent libres de leurs choix et que personne, ni mari, ni pĂšre, ni frĂšre ne les oblige Ă  le porter. MalgrĂ© son rejet personnel, elle s’est convaincue de l’accepter Je ne pourrais ni ne voudrais obliger une femme Ă  se dĂ©voiler pas plus qu’elle ne pourra m’obliger Ă  me voiler. »Craint-elle une rĂ©gression des acquis ? Les femmes ne cĂšderont pas sur leurs droits pas plus qu’elles ne se soumettront Ă  l’islamisme. On n’a entendu aucun slogan religieux pendant la rĂ©volution tunisienne. » Pour elle, le plus important est de trouver un modus vivendi qui permette Ă  tous et Ă  toutes de vivre dans une dĂ©mocratie. ï»ż Amel L'ouvriĂšre © Amel Ghnimi, 35 ans, technicienne dans le textile D’éclat de rire en Ă©clat de rire, cette maman d’une petite fille de 18 mois n’a aucun problĂšme Ă  parler de sa vie d’avant le voile On peut dire que je me suis bien amusĂ©e ! Je voyageais, je sortais le soir en cachette de ma mĂšre... ». Et puis, il y a trois ans, aprĂšs son mariage, terminĂ©e la grande vie. Elle s’est voilĂ©e. Mon mari en a Ă©tĂ© content ». Toujours en riant, elle poursuit A l’extĂ©rieur, je suis devenue une femme respectable pas de maquillage, tenue sobre. Mais Ă  la maison, c’est nuisette, short, lingerie, parfum , maquillage et body ! ». PersuadĂ©e de l’égalitĂ© entre les hommes et les femmes, Amel, qui a bac+2, ne renoncerait Ă  aucun des droits acquis. Y compris celui de porter ou non le voile. Elle espĂšre mĂȘme que si un jour, elle a un fils, l’hĂ©ritage sera partagĂ© Ă©quitablement entre ses deux enfants. Seul ombre au tableau l’insĂ©curitĂ© dans tous les domaines dans laquelle est plongĂ© son pays depuis le 14 janvier. Et elle confie mais sans rire cette fois Depuis le 14 janvier, je ne dors plus la nuit. J’ai peur ».ï»ż Rim © Rym Benarous, 28 ans, journaliste free-lanceEn instance de divorce , cette jeune maman d’un petit garçon de 3 ans, est spĂ©cialisĂ©e aujourd’hui dans la presse web. LicenciĂ©e en lettres modernes française, elle parle mieux le français que l’arabe grĂące Ă  sa famille qui lui faisait regarder, enfant, la tĂ©lĂ©vision dans cette langue et lire des livres en français 20 ans, taraudĂ©e par des questions existentielles, elle trouve des rĂ©ponses dans la religion et elle se voile. ConsĂ©quence immĂ©diate, elle prĂ©fĂšre perdre un an que d’obĂ©ir au gardien qui lui demande chaque jour de se dĂ©voiler avant d’entrer Ă  la fac. Ensuite, sa surveillance s’est assouplie comme partout d’ailleurs ». Sauf dans le public. Alors Rym bosse dans le la rĂ©volution dans laquelle elle s’est investie de toutes ses forces, elle postule sans succĂšs dans la presse nationale mais le milieu des mĂ©dias est assez radical tout comme celui des intellectuels qui depuis le 14 janvier, a peur du grand mĂ©chant loup, l’islamisme ! ». L’islam auquel Rym croit est tolĂ©rant. Je ne retrouve pas ma belle religion dans l’extrĂ©misme politique et les manifestations contre les synagogues ». Pour elle, la religion doit rester dans le domaine privĂ© sauf que pour les femmes , elle entre dans le domaine public puisque le voile se voit ». ï»ż Manel Master Finances © Manel Boughoula 25 ans master de recherche en financeSon rĂȘve ? Enseigner Ă  l’universitĂ©. Jusqu’à la rĂ©volution, cela lui Ă©tait interdit Ă  cause de son voile qu’elle porte depuis 3 ans. J’espĂšre que cela va changer maintenant. En attendant, je cherche dans le privĂ© ». Son intime conviction est que le Coran exige de se voiler. Et mĂȘme si je sais que l’on ne me comprend pas, je constate que je suis plus en harmonie avec moi-mĂȘme. Avec le voile, on gagne en estime de soi ». A plusieurs reprises, aprĂšs un entretien d’embauche, elle a senti qu’elle Ă©tait rejetĂ©e Ă  cause de lui. Sans mĂȘme regarder mes diplĂŽmes, on m’a mĂȘme dit qu’avec ça » sur la tĂȘte, je n’avais qu’à rester chez moi ou garder des vaches ! ». Elle raconte aussi, qu’une fois, elle a demandĂ© si elle pourrait faire ses priĂšres dans la journĂ©e, ce qui n’a pas jouĂ© en sa faveur dans une entreprise ouverte Ă  l’international. Pour elle, il est impossible de revenir sur la loi sur l’hĂ©ritage qui dĂ©savantage les filles par rapport aux garçons et qui, pour bon nombre de fĂ©ministes, fait office de symbole. C’est trop clair dans le Coran. Je suis convaincue de la justice de cette disposition ». En revanche, personne ne pourra menacer son droit au travail ou quelque autre forme d’égalitĂ© inscrite dans le code du statut personnel. Et lorsqu’on lui demande ce qu’elle ferait si son futur mari devait partir travailler dans un pays oĂč les femmes voilĂ©es n’ont pas accĂšs au monde du travail, elle rĂ©pond Ă©nergiquement Je prĂ©fĂšre rester cĂ©libataire Ă  vie ! ». ï»ż Selma benckraiem © Selma Benkraiem, 34 ans, directrice du marketing et Islem Jabbes, 25 ans, ingĂ©nieure au chĂŽmageSelma et Islem sont cousines. Il y a cinq mois, Islem a dĂ©cidĂ© de se voiler, mais c’est la premiĂšre fois qu’elles en parlent ensemble. C’est une question privĂ©e », explique Selma. Parce que le voile Ă©tait interdit du temps de Ben Ali et qu’à la fac ce n’était pas toujours facile de le mettre, Islem a voulu revendiquer ainsi la possibilitĂ© de vivre l’islam comme elle l’entendait. Le porter ou non, divorcer, travailler
 sont pour elle des droits non nĂ©gociables. Contrairement aux annĂ©es 80, le voile n’est plus un signe politique. Aussi, je ne me reconnais absolument pas dans les propos islamistes purs et durs. » EgalitĂ© entre les sexes, bien sĂ»r, mais pas jusqu’à l’hĂ©ritage oĂč, lĂ , le Coran est formel selon elle demi-part pour les femmes. Je respecte son choix, et ses convictions, explique Selma conciliante. En revanche, je n’accepterai pas qu’on essaie de me convaincre. »RĂ©cemment divorcĂ©e et sur le point de crĂ©er sa propre entreprise, Selma est retournĂ©e vivre chez ses parents pour ne pas leur dĂ©plaire en habitant seule. J’espĂšre seulement que ma cousine est profondĂ©ment convaincue. Je vois, hĂ©las, trop de jeunes filles qui, victimes de certaines Ă©missions venant des chaĂźnes du Golfe, parlent de choses qu’elles ont reçues mais pas assimilĂ©es. » Hela cherif faten ben aicha © Hela Cherif, 42 ans, gĂ©rante de sociĂ©tĂ© et Faten Ben AĂźcha, 36 ans, ingĂ©nieure, 2 enfantsDynamique, libre d’esprit et pĂ©trie d’humour, Hela a fait ses Ă©tudes en France et au Canada avant de revenir travailler dans l’usine paternelle. Deux fois divorcĂ©e, elle est remariĂ©e avec un producteur et travaille aujourd’hui comme consultante textile dans la filiale d’un groupe international. Pas prĂȘte Ă  faire de la politique, elle se dit pourtant Ă  fond dans le grand chantier ». Et rĂ©cuse le mot de jasmin » accolĂ© Ă  celui de rĂ©volution Il y a eu trop de morts ! »Pour elle, trĂšs attachĂ©e Ă  ses droits, une rĂ©gression des femmes ne pourra jamais arriver en Tunisie. Mais elle pense, comme beaucoup ici, que le peuple, traumatisĂ© par LeĂŻla Trabelsi, se mĂ©fie Ă  prĂ©sent des droits des femmes, Ă©tincelante vitrine de la dictature de Ben Ali. GrĂące Ă  sa bourse, Faten a fait ses Ă©tudes supĂ©rieures en France, aux Etats-Unis et en Tunisie. Aujourd’hui responsable du contrĂŽle de qualitĂ© dans une usine de textile, elle parle cinq langues. Et porte le voile depuis cinq ans. Avant, c’était plutĂŽt minijupe !, dit-elle en riant. Mais avec un trĂšs bon niveau d’arabe, j’ai vĂ©rifiĂ© que le Coran nous le demande. »PrĂȘte Ă  dĂ©fendre l’égalitĂ© entre les sexes et la sĂ©paration de la religion et de l’Etat, elle affirme pourtant ne pas voir d’inconvĂ©nient Ă  ce que ses frĂšres hĂ©ritent deux fois plus qu’elle. Confiante en l’avenir, elle fait confiance Ă  ses capacitĂ©s d’analyse pour choisir un candidat aux prochaines Ă©lections Ă  travers un programme, quel que soit le parti. Ramla ayari © Ramla Ayari, 33 ans, Ă©tudiante et comĂ©dienneElle aime la Tunisie Ă  en crever ». Et, fiĂšre de sa rĂ©volution, elle Ă©tait au tout premier rang, dĂšs la premiĂšre seconde. Doctorante en lettres, Ramla, qui a vĂ©cu cinq ans en France, prĂ©pare sa thĂšse sous la direction de Julia Kristeva avec des allers et retours Ă  Paris. Sujet les Ă©crivaines affirme avec force que la question du voile dans son pays n’a rien Ă  voir avec la France. Ma grand-mĂšre s’enveloppait du sefseri, le grand voile blanc, par tradition. Les mamans se revoilent aprĂšs un pĂšlerinage Ă  La Mecque. Et moi qui porte un jean, je ne vois pas pourquoi je ne supporterais pas le foulard chez les autres. » Cette rousse qui rĂ©flĂ©chit Ă  cent Ă  l’heure habite toujours chez ses parents, comme beaucoup de jeunes femmes cĂ©libataires ou divorcĂ©es, et sent aujourd’hui dans son pays une Ă©nergie jamais connue auparavant. Je suis confiante, nos valeurs sont communes. Â»ï»ż Lina ben mhenni © Lina Ben Mhenni, 25 ans, blogueuse et prof Ă  l’universitĂ©Ne pas se fier Ă  son gabarit fragile. La brune Lina, A Tunisian Girl », selon le nom de son blog ultra suivi, est une militante courageuse qui fait partie de la vingtaine de blogueurs qui ont rĂ©percutĂ© les infos de la rĂ©volution en cours sur le Web quand la presse officielle faisait dĂ©faut. Profitant de la grĂšve des facs, elle est partie dans le Sud suivre de prĂšs les Ă©vĂ©nements de dĂ©cembre et de janvier. A Erregueb, elle a photographiĂ© les blessĂ©s et les morts, et postĂ© les clichĂ©s sur son blog, sans craindre les cette fĂ©ministe convaincue, fille d’un militant des droits de l’homme jetĂ© en prison sous Bourguiba, continue sa tournĂ©e du pays pour tĂ©moigner. La lutte est loin d’ĂȘtre terminĂ©e. Le danger vient autant des islamistes que des milices du RCD. Pour le moment, ils ont les mĂȘmes intĂ©rĂȘts. » Dans ses cours, 50 % d’étudiantes voilĂ©es Ă  qui elle fait passer des messages de libertĂ© et de laĂŻcitĂ© Ă  travers les textes Ă©tudiĂ©s. Elle-mĂȘme se dit rĂ©solument anti-voile. Mais on ne peut forcer personne. Â»ï»ż Latifa el habachi © Latifa El Habachi, 39 ans, avocate, 3 garçonsLongtemps bĂ©nĂ©vole dans des procĂšs politiques, Latifa a manifestĂ© avec les avocats aprĂšs l’immolation du jeune Mohamed Bouazizi. MĂȘme le 31 dĂ©cembre dernier, alors qu’elle Ă©tait enlevĂ©e par des miliciens en pleine plaidoirie, elle n’a cessĂ© de crier LibertĂ© ! ». NĂ©e dans une famille trĂšs modeste de douze enfants, elle s’est voilĂ©e Ă  l’ñge de 16 ans, alors mĂȘme que sa mĂšre ne l’était pas. Interdite de bourse Ă  cause de son voile, elle a travaillĂ© en usine pour payer ses Ă©tudes et a connu les arrestations Ă  la facultĂ© pour port de voile, ce qui l’a renforcĂ©e dans ses convictions. Mais quand mon mari, radiologue Ă  l’hĂŽpital, a failli ĂȘtre emprisonnĂ© Ă  cause de moi, j’ai arrĂȘtĂ© de porter le voile jusqu’en 2005. »Si Ennahda, le mouvement islamiste, devient un parti politique, elle le rejoindra. PrĂȘte Ă  dĂ©fendre bec et ongles le statut personnel, elle se battra mĂȘme pour ajouter d’autres droits comme le partage de l’autoritĂ© parentale. L’islam doit suivre l’évolution de la sociĂ©tĂ©. Et d’abord, qui dit qu’il ne peut pas garantir la libertĂ© ? Â»ï»ż Dhourra Khalifa © Dhourra Khalifa, 37 ans, pĂątissiĂšre, 2 enfantsAu moment des troubles, les commerces ont fermĂ© par peur des pillages. Dhourra, elle, a ouvert son magasin et distribuĂ© gratuitement ses sablĂ©s et ses petits pĂątĂ©s pour nourrir son quartier. Cette rebelle malicieuse, mĂšre de deux garçons de 9 et 3 ans, a toujours refusĂ© de s’acquitter du 26/26, la taxe du Fonds de solidaritĂ© nationale que Ben Ali imposait Ă  tous. J’avais des pĂ©nalitĂ©s mais je prĂ©fĂ©rais les payer plutĂŽt que d’obĂ©ir. »Plus jeune, elle s’est bien amusĂ©e. J’étais trĂšs Ă©mancipĂ©e, mais j’ai ressenti un jour le besoin de mettre un foulard. Il Ă©tait incohĂ©rent pour moi de faire la priĂšre sans le porter. Mon mari ne m’a rien demandĂ©. Je lui ai fait la surprise. » Aujourd’hui, elle trouve que les femmes ont trop de libertĂ© et qu’elles l’utilisent mal. Certains hommes aimeraient que leur femme cesse de travailler, mais pas par religion. Notre pays est conservateur ! Mais chacun doit ĂȘtre libre de faire ce qu’il veut de sa vie. » Et si les droits des femmes Ă©taient remis en cause ? Pas question ! MĂȘme pour plaisanter ! » Un souhait ? Embrasser sur le front toute personne qui, de prĂšs ou de loin, a participĂ© Ă  la rĂ©volution. » Irane Ouanes Nour © Irane Ouanes, 37 ans, enseignante, et sa fille Nour, 7 ansDivorcĂ©e et mĂšre de trois filles, la blonde et frĂȘle Irane enseigne les techniques de communication Ă  la fac de Sousse. Juste aprĂšs le 14 janvier, elle a Ă©crit les paroles d’une chanson anti-Zinedine El Abidine Ben Ali, dit Zaba le mafioso », sur l’air de Gigi l’amoroso ». C’est Nour, sa derniĂšre fille, qui l’interprĂšte. Irane l’a filmĂ©e et a postĂ© la vidĂ©o sur Facebook oĂč elle a fait le tour du monde. Ces temps-ci, Irane a peur Je n’ose plus sortir seule le soir. Les islamistes essaient de nous impressionner. »D’aprĂšs ce qu’elle a pu observer autour d’elle, elle les croit incapables de respecter un processus dĂ©mocratique. Sous Ben Ali, dit-elle encore, tout allait bien en apparence mais il y avait deux Tunisie. Nous, les bourgeois de la cĂŽte, dĂ©couvrons la misĂšre profonde. » Avec ses amis, elle a formĂ© une caravane qui a apportĂ© dans le Nord des objets de premiĂšre nĂ©cessitĂ© pour les plus dĂ©munis. Il faut commencer Ă  construire. Â»ï»ż
Onmet les voiles Lyrics: On met les voiles / On glisse sur la toile / Héhohého et hissez ho / Sur mon joli bateau / Plop à la barre / On largue les amarres / Qui veut faire
Il s’est lancĂ© dans cette tournĂ©e comme on part Ă  l’aventure. PoussĂ© par un souffle de libertĂ© Ă  l’heure oĂč le monde entier se cloisonnait en raison d’une "petite pandĂ©mie", comme Stephan Eicher se plaĂźt Ă  l’appeler. "Si on ne joue plus ensemble, on finit par perdre le muscle et le geste, s’exclame-t-il. Alors en 2021, quand tout Ă©tait encore arrĂȘtĂ©, j’ai baratinĂ© mon Ă©quipe en Ă©voquant le fait que durant l’étĂ© nous pourrions nous produire Ă  l’extĂ©rieur". Le musicien a tout prĂ©vu "J’ai construit une scĂšne de théùtre qui a la forme d’un radeau". Une embarcation baptisĂ©e dans la foulĂ©e radeau des inutiles’’, en rĂ©ponse au qualificatif non essentiel’’ apposĂ© Ă  nombre d’activitĂ©s durant la crise sanitaire. "Qui peut dĂ©cider ce qui est essentiel ou non ? Pourquoi un petit Ă©picier doit-il fermer quand les grandes surfaces restent ouvertes ? Ces choix disent beaucoup de notre sociĂ©tĂ©. Nous, les musiciens, ne sommes peut-ĂȘtre pas trĂšs utiles, mais Ă  la maniĂšre d’un resto ou d’un bar oĂč l’on ne va pas juste pour manger ou boire un verre, un concert est aussi un lieu de partage et de rencontre. L’humain est un animal social ! Ce n’est pas ma conception de la vie que de me retrancher pour regarder Netflix !" Avec sa scĂšne atypique, Stephan Eicher a fait tout le contraire. "Nous avons jouĂ© devant 15 personnes, puis 50, puis 300 quand c’est redevenu possible
 C’était un risque Ă©conomique Ă©norme, mais l’épidĂ©mie m’a inspirĂ© ce geste pour le public. Il fallait y aller !" Le chanteur ne regrette rien, et fera dĂ©couvrir cette configuration singuliĂšre au public ce soir et samedi, Ă  21 h 30, sur les berges de l’Aude jardin du quai Bellevue. "Je recommande aux gens de venir avec des chaises de camping, car nous n’avons pas pu amener de siĂšges", insiste l’artiste, soucieux d’offrir une immersion musicale totale et unique. "Je prĂ©fĂšre cette scĂšne Ă  toutes les autres, car c’est moi qui l’ai dessinĂ©e puis bĂątie, avec les dĂ©corateurs. Elle est belle, j’aime le bois
 Pour moi, c’était la scĂšne rĂȘvĂ©e !" Un Ă©crin tout trouvĂ© pour mettre le cap sur un mois de musique.
  1. ÎŁá‹ŐŽĐŸá‰… Đžá‰§Ï…Őą
  2. ГуŐș ДпсуŐșĐ°ĐżÏ‰Őł Ń„áŒŒŃ‚ĐČΞ
Bs6tB. 98 130 39 95 83 118 215 63 234

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